Parce que les gamins sont partis à la ville,
Les photos de famille se sont entassées -oubliées.
Les albums mal rangés sur le meuble d’en haut,
Personne n’y touche.
Et la maison s’est habituée au silence aussi.
A la campagne.
A ses jours de travail où personne n’est là avant la nuit.
Et aux week-ends.
Au week-end une fois par mois.
A la rumeur pressée des "petits",
Un week-end par mois.
On dit "petits" encore,
Pour ne pas voir que le temps n’attend rien.
Qu’il ravage les peaux avant l’heure,
S’infiltre dans les os,
Et les laisse cailloux : tout mal fagotés.
Ils disent "petits" encore,
Pour que le temps attende.
Et ne ravage pas leurs gueules.
Pour qu’un week-end par mois,
Le temps leur fiche la paix.
Traine alors, une odeur rance,
Du passé et sa poussière,
Les souvenirs amoncelés persuadent d'une certaine jeunesse.
Ils attendent,
Le temps d’un week-end,
Que vienne traîner l’enfance sous la peau.
Un week-end par mois.